Photo Michiel Hendryckx

 

La route Napoléon relie les étapes du voyage de l'Empereur à son retour de l'île d'Elbe jusqu'à Grenoble. C'est une route touristique, comme celle des Grandes Alpes ou la route des Vins en Alsace. Ce n'est pas le chemin exact suivi par le souverain et ses troupes qui ont en réalité emprunté des sentiers dont certains étaient en très mauvais état, qui n'existent plus aujourd'hui. A l'inverse bien sûr la route actuelle (la N85) n'existait pas à l'époque.

Cette route part de Golfe Juan (Vallauris) où la troupe débarqua le 1er mars 1815 et se termine à Grenoble où Napoléon arriva 7 jours plus tard.

Il existe encore un endroit, un seul, où vous pourrez marcher exactement sur les traces de l'Empereur. Rien n'y a changé. Ni le cadre, ni le pavage grossier de galets et les petites marches qui ont vu passer la troupe.

Bref rappel historique

En 1814, Napoléon abdique. On lui donne l'ile d'Elbe comme royaume. Rapidement, il s'y sent à l'étroit. Parmi les coalisés plusieurs pays ne se satisfont pas de le savoir libre et plusieurs complots visent soit à l'assassiner, soit à restreindre ses libertés. Dans le plus grand secret, Napoléon va quitter l'ile d'Elbe pour reprendre son trône à Paris. Il s'agit d'un coup d'Etat exceptionnel : il reprend le pouvoir et met en fuite Louis XVIII sans tirer un seul coup de fusil. Sa célèbre proclamation : "L'aigle volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre Dame" a donné son nom à cette épopée : le "Vol de l'Aigle".

Bien plus tôt, Bonaparte alors Premier Consul avait prévu l'aménagement d'une route entre Grasse et Sisteron. Mais ses ordres n'ont pas été exécutés et pour l'essentiel, la troupe va avancer dans des conditions très difficiles, devant passer des cols à plus de mille mètres d'altitude sous la neige, dans la boue. Napoléon préfère cet itinéraire, malgré ses obstacles, à la vallée du Rhône qui le conduirait à traverser la Provence où il a été mal accueilli en 1814 après son abdication et qui l'amènerait plus près de Marseille où des garnisons importantes sont stationnées.

Pour une narration détaillée de ce périple vous pouvez lire sur internet cet article écrit par un passionné, Jacques L'AZOU. Il existe aussi une grande littérature sur le sujet. Par exemple ce livre avec des cartes : L'Ile d'Elbe et le Retour de Napoleon.

Ce seront ensuite les "Cent jours", puis une nouvelle guerre, la défaite à Waterloo et l'exil à St Hélène.

Pour mémoire et de façon lapidaire, voici la liste des étapes entre Golfe Juan et Grenoble :

  • Golfe Juan : débarquement le 1er mars 1815
  • Cannes : bivouac le matin du 2 sur l'actuelle rue des Belges
  • Grasse
  • St Vallier de Thiey
  • Escragnoles où il passe la soirée
  • Séranon où il passe la nuit. Au delà, l'itinéraire quitte les Alpes Maritimes.
  • Castellane
  • Barrême
  • Le Chaudon
  • Digne
  • Malijai
  • Sisteron et sa citadelle, le principal point qui aurait pu bloquer l'avance de Napoléon.
  • Gap
  • Corps
  • La Mure
  • Laffrey
    C'est ici qu'a lieu la fameuse rencontre avec les toupes envoyées par le roi. Napoléon fait poser l'arme au pied à ses soldats. Il avance seul vers la troupe adverse. Le capitaine qui les commande demande à ses soldats d'ouvrir le feu. Napoléon ouvre sa célèbre gabardine grise : "si l'un d'entre vous veut tuer son Empereur, me voici." Les soldats se jettent sur lui aux cris de "Vive l'Empereur" tandis que leur capitaine s'enfuit au galop. La route de Paris est ouverte.
  • Vizille
  • Grenoble